S comme Sinagot
Les marins-pêcheurs de Séné – les sinagots - ont donné leur nom aux bateaux qui naviguaient naguère sur le golfe du Morbihan et en Mor Braz (baie de Quiberon).
De nos jours, il ne reste plus que six de ces bateaux voguant sur nos eaux.
Qui peut imaginer la flotte qui s’y pressait autrefois ? Il fallait subvenir aux besoins des familles souvent nombreuses et la pêche en était le moyen.
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L’association « Les Amis du Sinagot », a identifié 677 embarcations construites depuis l’année 1835. Le nombre de bateaux pêchant en même temps pouvait être important. En 1907, il y avait 150 sinagots inscrits pour la pêche. La période où l’activité a été la plus forte se situe entre 1850 et 1940. L’arrivée de bateaux à moteur a mis un frein à ce type de pêche avec des bateaux à voiles.
Carte postale ancienne : famille de pêcheur de Séné
Les propriétaires de ces navires étaient très souvent leur propres patrons (capitaine).
Ils étaient seuls ou aidés par un matelot ou un mousse. Quelques fois les deux, dans les dernières années de vie de ces embarcations. La ressource ayant diminuée en raison de la surexploitation dans le golfe du Morbihan, la zone de pêche s’est étendue à la baie de Quiberon. A l’extérieur du golfe les conditions étant plus dures, les bateaux sont devenus plus grands, et mieux défendus contre les mers fortes. De ce fait les équipages ont été renforcés pour venir à bout de ces navires. Ce qui n’empêchait pas quelques naufrages de temps à autre.
Journal « Le Morbihannais » du 13-12-1895
Un pêcheur a pu être propriétaire d’un ou de plusieurs bateaux, généralement de plus en plus récent et de plus en plus gros.
LE ROY Joseph Marie (1872-1962) a été propriétaire de 3 sinagots . A 23 ans du « Baltimore », à 31 ans du « Joseph et Marie » (ses 2 prénoms), à 53 ans du « Célestin et Louis » (prénoms de ses 2 fils). Ses enfants Célestin et Louis ont été mousses et matelots de ce sinagot.
On retrouve de grandes familles comme DANET, LE DORIOL, LE FRANC, PIERRE, MARTIN, JACOB, GREGAM, LE ROY, MORICE….. De nombreux habitants de Séné d’aujourd’hui ignorent précisément le passé maritime de leurs ascendants.
On était majoritairement marin de père en fils.
« Jeune Chanto » bateau de 1911 propriétaire CLERO Julien Marie
Par exemple :
LE FRANC François (1807-1868) a été propriétaire du « Jeune Françoise ».
Ses fils :
- LE FRANC Vincent François (1840-1923) a été propriétaire du « Jeune Françoise » à la suite de son père et son fils a été propriétaire du « J.P.A.T ».
- LE FRANC Vincent Louis (1842- ?) a été propriétaire du « Jeune Vincent » et son fils a été propriétaire du « Jean et Jeanne ».
- LE FRANC Vincent Marie (1849- ?) a été propriétaire du « Marie Philomène » et du « Petit Louis » et son fils a été propriétaire des sinagots « Saint Vincent » et « Souvenir »
Sinagots à l’échouage (photo : don de Guy Désiré)
Les enfants étaient souvent engagés comme mousse pour aider les patrons. Le mousse pouvait s’embarquer successivement la même année sur plusieurs bateaux : LE FRANC Louis Marie (1892-1982), a été en 1907 à 14 ans, mousse sur 5 sinagots différents.
On retrouve aussi sur les documents officiels d’embarquement, des mousses engagés dès l’âge de 10 ans : DANET Aimé Joseph Marie né en 1897 a embarqué comme mousse sur le sinagot « La Marianne », il venait d’avoir 10 ans
Extrait du rôle de désarmement du sinagot « La Marianne » en 1907
Pour de plus amples informations vous pouvez vous adresser à l’association de sauvegarde du patrimoine maritime « Les Amis Du Sinagot ». www.sinagot.bzh
Et les marins ayant navigué sur les sinagots sont en cours d’inscription sur Geneanet « Les amis du sinagot ».
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